Dépistage de la Rétinopathie Diabètique
DÉPISTAGE DE LA RÉTINOPATHIE DIABÉTIQUE EN COOPÉRATION ENTRE ORTHOPTISTE ET OPHTALMOLOGISTE
Le dépistage de la rétinopathie diabétique avec lecture différée est pris en charge par l’Assurance Maladie. Le point sur ce mode de dépistage par télémédecine, et sur sa mise en œuvre par le médecin prescripteur et l’ophtalmologiste.
Objectif
L’objectif du dépistage de la rétinopathie diabétique est de prévenir la déficience visuelle due à la rétinopathie, par l’identification précoce de la maladie et la mise en place d’une intervention adaptée.
Tous les diabétiques ne bénéficient pas d’un suivi ophtalmologique annuel tel que recommandé.
L’objectif général de ces recommandations en santé publique est d’améliorer le dépistage de la rétinopathie, en précisant les populations à dépister et les rythmes d’examen du fond d’œil des diabétiques, et en évaluant quels peuvent être l’intérêt et les conditions de réalisation d’un dépistage par lecture différée par l’ophtalmologiste de photographies du fond d’œil.
Définition
La rétinopathie diabétique est une complication oculaire d’une maladie chronique : son dépistage s’inscrit dans la prise en charge globale du diabète
L’objectif de contrôle du niveau d’hémoglobine glyquée et de la pression artérielle chez le patient diabétique doit être poursuivi pour la prévention des complications oculaires du diabète.
Les risques de complications oculaires d’un diabète non ou mal contrôlé et l’importance d’un examen du fond d’œil régulier doivent être régulièrement rappelés au patient par le professionnel de santé en charge du suivi du diabète.
Une coordination entre médecins généralistes, diabétologues, ophtalmologistes doit être mise en place : lors du dépistage de la rétinopathie diabétique, le médecin généraliste et/ou le diabétologue doit a minima transmettre à l’ophtalmologiste, outre les éléments administratifs nécessaires à l’identification du patient, le niveau d’hémoglobine glyquée, l’existence ou non d’une hypertension artérielle et l’ancienneté connue du diabète. L’ophtalmologiste doit transmettre au médecin généraliste et/ou au diabétologue et au patient le type d’examen réalisé, le diagnostic, le rythme de dépistage et/ou le délai de consultation ophtalmologique préconisés.Compte tenu de la difficulté d’établir l’ancienneté exacte du diabète (notamment pour le diabète de type 2), principal facteur de risque de la rétinopathie diabétique, un premier examen ophtalmologique comprenant notamment la mesure de l’acuité visuelle et l’observation du fond d’œil avec mydriase est nécessaire dans le cadre d’une consultation :
Chez l’adulte : au diagnostic, de diabète de type 2, ou lorsque la forme nosologique n’est pas certaine, 3 ans après le diagnostic de type 1 ;
Chez l’enfant diabétique : à partir de l’âge de 10 ans.
Des recommandations françaises définissant la démarche diagnostique et le traitement de la rétinopathie diabétique selon les stades de gravité de la maladie doivent être établies selon une méthode validée.
Situation
Le dépistage de la rétinopathie diabétique reste perfectible au regard des recommandations.
En 2014, près de 40 % des patients diabétiques n'ont pas eu de contact avec un ophtalmologiste depuis plus de 2 ans, un tiers en 2020 (1), alors que le rythme de dépistage recommandé par la Haute Autorité de santé (HAS) est tous les 2 ans ou plus fréquemment dans certaines situations.
Afin de contribuer à améliorer le dépistage de la rétinopathie diabétique, l'Assurance Maladie prend en charge cette modalité de dépistage en coopération entre un orthoptiste formé à la réalisation de rétinographies et un médecin lecteur qui effectue leur lecture différée hors présence du patient.
Cette prise en charge fait suite à l'évaluation par la HAS de l'acte « Interprétation des photographies du fond d'œil, suite à une rétinographie avec ou sans mydriase » en juillet 2007, et la publication en décembre 2010 de recommandations relatives au « Dépistage de la rétinopathie diabétique par lecture différée de photographies du fond d'œil ».