Renouvellement optique
Le protocole Muraine (RNM)
C’est le premier protocole de coopération en télémédecine au niveau national. Il permet aux orthoptistes de réaliser l’ensemble du bilan visuel au sein d’une structure à distance. Puis de télétransmettre les résultats pour interprétation à un ophtalmologiste. Il propose un cadre légal de travail en commun entre orthoptistes salariés ou libéraux et ophtalmologistes. Patients concernés : patients sans pathologie et ayant vu un ophtalmologiste depuis moins de 5 ans. Lieu : maisons de santé, cabinet d’orthoptie, cabinet d’ophtalmologie secondaire. Rémunération de l’acte : 28 € (pris en charge à 100%).
Evolution
Un décret publié le 26 avril 2020 autorise désormais les orthoptistes, professionnels de l'exploration et de la rééducation des yeux, à renouveler et adapter les corrections optiques de leurs patients, sous certaines conditions.
Très concrètement, les orthoptistes sont déjà habilités à procéder au renouvellement et adaptation des corrections optiques dans les conditions restreintes suivantes :
- Pour un renouvellement d’équipement lunettes, l'orthoptiste peut adapter, après réalisation d'un examen de la réfraction et sauf opposition du médecin mentionnée expressément sur l'ordonnance, les corrections optiques des prescriptions médicales de verres correcteurs datant de moins de :
1 an, pour les patients âgés de moins de 16 ans
5 ans, pour les patients âgés de 16 à 42 ans
3 ans, pour les patients âgés de plus de 42 ans
- Pour un renouvellement d’équipement lentilles, l’orthoptiste peut adapter, après réalisation d'un examen de la réfraction et sauf opposition du médecin mentionnée expressément sur l'ordonnance, les corrections optiques des prescriptions médicales initiales de lentilles de contact oculaire datant de moins de :
1 an, pour les patients âgés de moins de 16 ans
3 ans, pour les patients âgés de 16 ans et plus
Il me semblait urgent d’aller plus loin tout en conservant et assurant le contrôle médical ophtalmologique.
Aussi, dans un esprit de responsabilité et de bienveillance j’ai pris l’initiative de proposer une alternative efficace afin de prendre en charge un nombre important de patients (bien qu’encore limité, de mon point de vue).
En effet, il est aujourd’hui possible de mettre en place des protocoles de coopération entre professionnels de santé.
Et c’est au travers de cette évolution que j’ai signé en ce début d’année un protocole dit "Muraine" avec des médecins ophtalmologistes de la clinique CAVE permettant : BILAN VISUEL SANS ORDONNANCE:
-la réalisation d’un bilan visuel par un orthoptiste dans le cadre du renouvellement/adaptation des corrections
optiques chez les enfants de 6 à 15 ans et analysé via télémédecine par un ophtalmologiste.
-la réalisation d’un bilan visuel par un orthoptiste dans le cadre du renouvellement/adaptation des corrections
optiques chez les adultes de 16 à 50 ans et analysé via télémédecine par un ophtalmologiste.
-le dépistage de la rétinopathie diabétique par télémédecine, en coopération entre orthoptiste et ophtalmologiste.
Il faut savoir que ces consultations s’inscrivent dans le protocole avec une prise en charge à 100%.
Aucune prescription n’est nécessaire pour consulter. Les patients peuvent prendre rendez-vous directement avec moi sur le cabinet de Beaumont-de-Lomagne.
Comme le prévoient les textes et l’assurance maladie, l’information et la promotion de ce parcours de soin peuvent être réalisées par tous types de moyens.
La situation
Notre système d'assurance maladie universel et solidaire joue un rôle clef dans l'accès de tous à des soins de qualité.
Or, la filière visuelle est confrontée aujourd'hui à d'importants problèmes structurels en raison notamment de l'augmentation de la demande en soins liée à l'accroissement et au vieillissement de la population, au développement constaté de certaines pathologies chroniques (cataracte, rétinopathie diabétique, glaucome, DMLA), à l'évolution de l'activité des médecins ophtalmologistes vers la réalisation d'actes de plus en plus techniques.
Ces différents facteurs génèrent actuellement des difficultés d'accès aux soins traduites notamment par l'allongement des délais d'attente pour un rendez-vous chez un médecin ophtalmologiste.
Afin d'améliorer l'accès des patients aux soins visuels, le ministère de la santé et l'UNCAM encouragent depuis plusieurs années le développement d'une meilleure coordination entre les médecins ophtalmologistes et les orthoptistes en assurant notamment le financement d'actes réalisés en coopération.
Cette évolution a été confortée en 2016 par la parution de dispositions législatives et réglementaires favorisant le travail en coopération entre médecins ophtalmologistes et orthoptistes avec l'élargissement du champ de compétences des orthoptistes pour faciliter l'accès aux soins visuels des patients pour les pathologies les plus courantes.
Les orthoptistes sont ainsi amenés dans les années à venir à jouer un rôle clef dans la nécessaire restructuration de la filière visuelle en assurant une prise en charge coordonnée du patient avec les médecins ophtalmologistes et les médecins traitants.
Pour répondre aux attentes des patients d'un accès aux soins de qualité et d'une prise en charge en ambulatoire, l'assurance maladie et les représentants des orthoptistes libéraux conviennent de la nécessité de poursuivre dans la convention l'accompagnement des évolutions de la filière visuelle, le soutien aux pratiques de coopération efficientes et de conforter la place de l'orthoptiste dans la prise en charge coordonnée du patient avec les autres professionnels de santé.
Dans ce cadre, les partenaires conventionnels souhaitent valoriser l'activité de bilan et de rééducation des orthoptistes afin de tenir compte de l'évolution des pathologies et de leur prise en charge, nécessitant des actes de technicité graduelle.
Les partenaires conventionnels s'accordent également sur l'importance de garantir à tous les assurés sur l'ensemble du territoire l'accès à des soins visuels de qualité en améliorant la répartition de l'offre. Dans ce cadre, ils souhaitent mettre en place, par une première étape dans un cadre expérimental, des mesures organisationnelles et incitatives visant à favoriser l'exercice des orthoptistes dans les zones déficitaires en offre de soins visuels notamment au sein des maisons de santé pluri-professionnelles.
Par ailleurs, les partenaires conventionnels conviennent de l'importance de valoriser les nouveaux champs d'intervention des orthoptistes notamment en matière de prévention et de dépistage ou de prise en charge de certaines populations, enfants, patients atteints de pathologies lourdes tout en réaffirmant leur engagement en faveur de la maîtrise médicalisée des dépenses de santé.
Enfin, ils souhaitent favoriser des outils, des systèmes d'information et des conditions de travail permettant aux orthoptistes libéraux d'échanger avec les autres acteurs du système de santé pour assurer de manière efficiente la prise en charge coordonnée de leurs patients.
La présente convention s'attache à moderniser les conditions d'exercice des orthoptistes libéraux, simplifier les processus et les échanges entre les orthoptistes et l'assurance maladie. Ce cadre négocié est un levier important d'accompagnement et de soutien dans la durée à la transformation des organisations et des pratiques.
Pour ce faire, les partenaires conventionnels s'engagent à procéder, en tant que de besoin par voie d'avenant ou par négociation d'une nouvelle convention, à l'évolution du texte conventionnel afin que ce dernier soit le reflet le plus exact possible de l'évolution de l'exercice de la profession d'orthoptiste.